La France insoumise va exercer son droit de tirage pour créer une commission d’enquête


Chose promise, chose due. Les députés de La France insoumise (LFI) ont annoncé mardi 29 novembre le lancement d’une commission d’enquête sur les « Uber Files » et le rôle d’Emmanuel Macron « dans l’implantation d’Uber en France », grâce au droit dont dispose chaque groupe de députés de créer une telle instance chaque année.

Les élus « insoumis » avaient inscrit une « proposition de résolution » dans ce but en première place de leur journée de « niche parlementaire », le 24 novembre, qui leur réservait le droit de décider de l’ordre du jour dans l’hémicycle. Ils l’avaient toutefois retirée au dernier moment, pour donner une chance à d’autres textes d’être examinés dans le temps imparti.

Le groupe a donc « pris la décision d’exercer son droit de tirage pour permettre la mise en place de la commission d’enquête “Uber Files” », a-t-il annoncé mardi dans un communiqué, précisant que si cette dernière voit le jour, elle serait présidée par la députée Danielle Simonnet.

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« Nécessité démocratique »

Cette commission d’enquête, qui doit encore satisfaire à certains critères de recevabilité, « est une nécessité démocratique », avaient plaidé les députés du groupe lors d’une présentation de leur proposition.

Elle devra selon eux établir comment Uber a pu « s’implanter au mépris des lois et réglementations en vigueur » et mettre au jour le rôle du « ministre de l’économie de l’époque, Emmanuel Macron », dans cette implantation.

Dans le cadre des « Uber Files », une enquête reposant sur des milliers de documents internes à Uber, Le Monde avait révélé l’existence d’un « deal secret » entre Uber et Emmanuel Macron quand il était ministre de l’économie, afin d’aider l’entreprise américaine à s’implanter en France.

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Le camp présidentiel avait qualifié la proposition de commission d’enquête sur ce sujet de « complotiste », et déposé de nombreux amendements pour s’y opposer, avant son retrait par LFI.

« Je défendais totalement cette ouverture du marché et je la défendrai demain », avait de son côté soutenu Emmanuel Macron à propos des « Uber Files », lors d’une interview donnée à TF1 et France 2 le 14 juillet dernier. « Je n’ai pas un tempérament à être sous influence », a-t-il aussi dit, en référence aux critiques sur sa proximité avec le lobby des plates-formes à l’époque, avant de considérer que l’action du gouvernement avait « ouvert le marché de manière équilibrée ». Le président ne s’était alors pas exprimé sur le manque de transparence de la relation qu’il a entretenue avec Uber.

Le Monde avec AFP



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